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Lao Zi est un nom chinois, coréen, khmer ou vietnamien ; le nom de famille, Lao, précède donc le prénom.
Lao-tseu ou Lǎo Zi (pinyin) 老子 (« vieil enfant » ou « maître Lao ») est un philosophe chinois qui aurait vécu au VIe siècle av. J.-C.. Il est occasionnellement appelé Laojun, « Monsieur Lao » [1].

Le Livre de la Voie et de la Vertu ou Dao De Jing qu'on lui attribue a initié (a posteriori) le taoïsme et est considéré par d'autres courants également comme un texte philosophique important. Sur sa vie, on ne sait que peu de chose. Certains historiens estiment même qu'il n'a jamais existé.

Il est considéré par le taoïsme religieux comme un dieu et l'ancêtre de toutes les écoles.


R.B
LE TAO  LIVRE 2  LA VIE
 

Qui estime grandement la VIE

ne connaît rien de la VIE ;

c'est pourquoi il possède la VIE.
Qui mésestime la VIE,

cherche à ne pas perdre la VIE,

c'est pourquoi il ne possède pas la VIE.

Qui estime grandement la VIE

n'agit pas et il est sans dessein.

Qui mésestime la VIE,

agit et a des desseins.

Qui estime grandement l'amour agit, mais n'a rien en vue.

Qui estime grandement la justice agit et a ses desseins.

Qui estime grandement la coutume agit,

et à défaut d'opposition, la provoque à grands gestes.

C'est pourquoi : si le SENS est perdu, de même la VIE,

si la VIE est perdu, l'amour est perdu,

si l'amour est perdu, la justice est perdue,

si la justice est perdue, la coutume est perdue.
La coutume est insuffisance de fidélité et indigence de la foi

et le commencement de la confusion.

La prescience n'est que l'apparence du SENS

et le commencement de la sottise.
C'est pourquoi l'homme vrai s'en tient au réel

et non pas aux apparences.

Il réside dans l'Etre et non dans l'apparence.

Il rejette celle-ci et s'en tient à celui-là.
 
*****

Voici ceux qui jadis atteignirent l'Un :

Le Ciel atteignit l'Un et devint pur.

La Terre atteignit l'Un et devint ferme.

Les Dieux atteignirent l'Un et devinrent puissants.

La Vallée atteignit l'Un et se remplit.
Toutes choses atteignirent l'Un et naquirent.

Rois et princes atteignirent l'Un

et devinrent le modèle du monde.

Tout cela fut produit par l'Un.

Si le Ciel ainsi n'était pur, il se lézarderait.

Si la Terre ainsi n'était ferme, elle vascillerait.
Si les Dieux ainsi n'étaient puissants,

ils se figeraient.

Si la Vallée ainsi ne se remplissait,

elle se tarirait.

Si toutes choses ainsi ne naissaient,

elles s'éteindraient.

Si les rois et princes ne s'étaient de ce fait élevés,

ils seraient renversés.

C'est pourquoi le noble a pour racine le médiocre,

le haut a le bas pour fondement.
Tels sont donc aussi les rois et les princes :

ils se disent : "solitaires", "orphelins", "indignes".

Ils indiquent par là que leur racine est parmi les humbles.

N'en est-il pas ainsi ?

En effet : sans les différentes parties d'un char,

il n'y a pas de char.

Ne souhaite pas pour toi le brillant éclat du joyau,

mais la rudesse grossière de la pierre.
 
*****

Le retour est le mouvement du SENS.

La faiblesse est l'effet du SENS.
Toutes choses sous le Ciel naissent dans l'Etre.

L'Etre naît dans le Non-Etre.
 
*****

Lorsqu'un Sage du plus haut rang entend parler de la VOIE,

il est pris de zèle et agit selon elle.

Lorsqu'un Sage de rang moyen entend parler de la VOIE,

il croit à demi, doute à demi.

Lorsqu'un Sage de rang inférieur entend parler de la VOIE,

il rit aux éclats.

S'il ne rit aux éclats,

c'est qu'il ne s'agissait pas encore de la VOIE véritable.

Voilà pourquoi un auteur de sentences dit ceci :

"La voie claire paraît obscure".

La VOIE du progrès paraît rétrograde.
La VOIE plane paraît raboteuse.

La Vie suprême paraît telle que la vallée.

La pureté suprême paraît être une honte.

La VIE large paraît insuffisante.

La VIE intense paraît secrète.

La réalité vraie paraît incertaine.

Le grand carré n'a pas d'angles.

Le grand instrument est long à parfaire.

La grande modulation n'est pas audible.

La grande image est sans contour.

La VOIE en son secret n'a pas de nom,

c'est elle pourtant

qui prodigue et parachève.
 
*****

Le SENS engendre l'Un.

L'Un engendre le Deux.

Le Deux engendre leTrois.

Le Trois engendre toutes choses.

De toutes choses l'envers est obscur.

Toutes choses tendent vers la Lumière,

et le flux de force leur donne l'harmonie.

Ce que les hommes détestent,

c'est d'être orphelins, solitaires, sans mérite.

Et pourtant rois et princes

choisissent ces termes pour se dépeindre.
Car à grandir les choses, on les rabaisse,

à rabaisser les choses, on les gra ndit.

Après d'autres, j'enseigne ceci :

"Les violents ne meurent pas dans leur lit".

Je veux en faire la conclusion de mon enseignement.
 
*****

Sur terre, la chose la plus souple

l'emporte sur la plus dure.

L'Immatériel pénètre même

ce qui n'a point d'interstices.

C'est à quoi se reconnaît la valeur du non-agir.

L'enseignement sans parole, la valeur du non-agir,

rares ceux qui sur terre y parviennent.
 
*****

De la renommée ou de la personne,

à quoi sommes-nous liés de plus près ?

De la personne ou de la fortune,

quel est le plus précieux ?

Gagner ou perdre,

quel est le plus fâcheux ?

Or voilà :

quiconque s'attache à autre chose

doit se dépenser largement.

Quiconque amasse beaucoup

doit perdre lourdement.

Pour qui sait se satisfaire, point de déshonneur.

Pour qui sait se fixer des limites, nul péril

et durée éternelle.
 
*****

Une grande perfection paraît forcément insuffisante,

mais son effet n'a pas de fin.

Une grande plénitude paraît à flots se répandre,

mais son effet est inépuisable.

Une grande rectitude paraît encore tortueuse.

Une grande aptitude semble encore gauche.

Une grande éloquence paraît comme muette.

L'exercice a raison du froid.
Le respect a raison de la chaleur.

Pureté et quiétude sont la juste norme du monde.
 
*****

Une grande perfection paraît forcément insuffisante,

mais son effet n'a pas de fin.

Une grande plénitude paraît à flots se répandre,

mais son effet est inépuisable.

Une grande rectitude paraît encore tortueuse.

Une grande aptitude semble encore gauche.

Une grande éloquence paraît comme muette.

L'exercice a raison du froid.
Le respect a raison de la chaleur.

Pureté et quiétude sont la juste norme du monde.
 
*****

Sans franchir le pas de sa porte,

on connaît le monde.

Sans regarder par la fenêtre,

on perçoit le SENS du Ciel.

Plus quelqu'un va loin,

moins il en sait.

C'est pourquoi le Sage n'a pas besoin de s'en aller

pour connaître toute chose.

Il n'a pas besoin de voir

pour être lucide.

Il n'a pas besoin de faire

pour accomplir.
 
*****

Qui s'adonne à l'étude de jour en jour accroît son savoir.

Qui pratique la VOIE de jour en jour se défait de son savoir.

Il s'en défait, s'en défait encore

pour aboutir finalement au non-agir.

Dans le non-agir rien ne demeure inaccompli.

On ne saurait gagner l'Empire

autrement qu'en demeurant sans cesse libre d'activité.

Les êtres affairés sont incapables d'obtenir l'Empire.
 
*****

Le Sage n'a pas de coeur à lui.

Il fait sien le coeur des gens.

A l'égard des bons, je suis bon,

avec ceux qui ne sont pas bons, je suis bon également ;

car la VIE est bonté.

Aux hommes fidèles, je suis fidèle,

et fidèle également à ceux qui ne le sont pas ;

car la VIE est fidélité.

Le Sage vit silencieux dans le monde,

il ouvre largement son coeur au monde.

Tous les gens le regardent et l'écoutent.

Et le Sage les admet tous pour ses enfants.
 
*****

Sortir c'est la vie, entrer c'est la mort.

De compagnons de vie, il y en a trois sur dix,

de compagnons de mort, il y en a trois sur dix/

D'hommes qui vivent

et dès cette vie se meuvent dans le champ de la mort,

il y en a aussi trois sur dix.

Quelle en est la raison ?

Parce qu'ils veulent donner à leur vie un sens plus élevé.

J'ai ouï dire que celui qui sait bien mener sa vie

chemine à travers le monde

sans rencontrer ni tigre, ni rhinocéros.

Il transperce les armées

sans éviter les armures et les armes.

Le rhinocéros ne trouve rien qu'il puisse percer de sa corne.

Le tigre ne trouve rien où planter ses griffes.

L'arme ne trouve rien que son fil puisse trancher.

Pourquoi donc ?

Parce que le Sage n'a pas de point vulnérable à la mort.
 
*****

La VOIE engendre.

La VIE nourrit.

Le milieu façonne.

Les influences parachèvent.

C'est pourquoi, tous les êtres vénèrent la VOIE,

et apprécient la VIE.

On vénère la VOIE,

on apprécie la VIE,

sans incitation extérieure, tout à fait spontanément.

Donc : la VOIE engendre,

la VIE nourrit,

elle fait croître, soigne,

parfait, conserve,

abrite et protège.
 
*****

Le monde a une origine,

c'est la Mère du monde.

Qui trouve la Mère

pour connaître ses fils,

qui connaît ses fils et se tourne de nouveau vers la Mère,

celui-là ne se met pas en péril, de toute sa vie.

Qui garde la bouche close

et ferme ses portes,

celui-là ne se met pas en peine, de toute sa vie.

Qui ouvre sa bouche

et veut mettre ses affaires en ordre,

celui-là, de toute sa vie, on ne peut lui venir en aide.

Saisir l'infime, c'est avoir en soi la clarté.

Garder la sagesse, c 'est être fort.

Si l'on utilise sa lumière

pour faire retour à cette clarté,

on ne s'expose à aucun péril.

C'est là ce qu'on appelle le manteau de l'éternité.
 
*****

Si je savais réellement en quoi consiste

le fait de vivre selon la grande VOIE,

Je craindrais plus que tout l'activité.

Les grandes routes sont belles et unies,

mais la foule aime les chemins détournés.

Les règles de la Cour sont strictes,

mais les champs sont remplis d'ivraies ;

les granges sont absolument vides,

mais on se vêt d'habits ornés et somptueux,

lorsque chacun porte à la ceinture une épée tranchante,

lorsqu'on est gorgé de nourriture et de boisson

et que les biens surabondent.

Ce n'est pas le gouvernement qui règne, mais la confusion.
 
*****

Ce qui est bien planté ne saurait être extirpé.

Ce qui est bien étreint ne saurait s'échapper.

Celui dont les fils et petits-fils gardent la mémoire

celui-là n'aura pas de fin.

Pour qui cultive sa personne, la vie devient vraie.

Pour qui cultive sa famille, la vie devient pleine.

Pour qui cultive sa communauté, la vie devient prospère.

Pour qui cultive son pays, la vie devient florissante.

Pour qui cultive le monde, la vie devient immense.

C'est pourquoi : juge la personne des autres d'après ta personne.

Juge la famille des autres d'après ta famille.

Juge la communauté des autres d'après ta commnunauté.

Juge le pays des autres d'après ton pays.

Juge le monde des autres d'après ton monde.

D'où me vient cette connaissance de la nature du monde ?

De cela justement.
 
*****

Celui qui étreint la VIE dans sa totalité

est pareil à un enfant nouveau-né :

Les serpents vénimeux ne le piquebt pas.

Les animaux féroces ne l'enlèvent pas.

Les oiseaux de proie ne fondent pas sur lui.

Ses os sont frêles, ses muscles sont mous,

mais il a la poigne solide.

Il ne sait encore rien de l'union homme et femme,

mais il a le sang généreux,

parce qu'il possède la plénitude de la semence.

Il peut pousser des cris toute la journée,

mais sa voix ne s'enroue pas,

parce qu'il possède la plénitude de la paix.

Connaître la paix, c'est être éternel.

Connaître l'éternité, c'est avoir en soi la clarté.

Multiplier la vie, se serait, dit-on, le bonheur.

Mettre sa force au service de la convoitise, on appelle cela être fort.

Mais, pour les êtres, devenir fort, c'est veillir.

Car c'est aller à contre-SENS

et le contre-SENS est tout près de la fin.
 
*****

Celui qui sait ne parle pas.

Celui qui parle ne sait pas.

On doit garder sa bouche close

et fermer ses portes,

émousser le tranchant de son esprit,

dénouer l'écheveau de ses pensées,

tempérer son éclat,

mettre en commun ce qu'on a de terrestre.

C'est là ce qui s'appelle l'union mystérieuse.

Celui qui la possède n'est pas influencé par l'amour

et reste insensible à la froideur.

Il reste insensible au profit.

Il reste insensible à la perte.

Il reste insensible à la grandeur

et reste insensible à la basse condition.

Aussi est-il le plus noble sur terre.
 
*****

La direction de l'Etat implique l'art de gouverner,

le métier des armes implique des dons exceptionnels.

Mais pour gagner le monde,

il faut être libre de toute activité.

D'où me vient cette connaissance du monde ?

Plus il y a d'interdits dans le monde,

et plus l'esprit du peuple s'appauvrit.

Plus les hommes disposent d'armes efficaces,

et plus la famille et 'Etat vont à leur perte.

Plus les gens ont recours à l'habileté et la ruse

et plus apparaissent les signes néfastes.

Plus on publie de lois et de décrets

et plus il y a de voleurs et de brigands.

C'est pourquoi un Sage dit :

Si nous ne faisons rien

le peuple évolue de lui-même.

Si nous aimons la quiétude,

le peuple prend de lui-même le droit chemin.

Si nous n'entreprenons rien,

le peuple s'enrichit de lui-même.

Si nous n'avons aucune convoitise,

le peuple atteint de lui-même la simplicité.
 
*****

A gouvernement paisible et débonnaire,

peuble sincère et probe.

A gouvernement sagace et rude,

peuple perfide et peu sûr.

C'est sur le malheur que repose le bonheur ;

le malheur guette le bonheur.

Mais qui discerne que le bien suprême

consiste à ne pas tenter d'y mettre ordre ?

Car, sinon, l'ordre se change en monstruosité,

le bien se change en superstition,

et fort longtemps persiste l'aveuglement du peuple.

Par suite le Sage :

sert de modèle sans heurter,

il est scrupuleux sans blesser,

il est naturel sans arbitraire,

il est lumière mais il n'aveugle pas.
 
*****

Pour mener les hommes et servir le Ciel,

rien de mieux que la modération.

Car, seule la modération permet de traiter tôt les affaires.

En traitant tôt les affaires,

on accumule et double les forces de la VIE.

Grâce à la duplication des forces de la VIE,

on est à la hauteur de toute situation.

Si l'on est à la hauteur de toute situation,

personne alors ne connaît nos limites,

nous pouvons posséder le monde.

Possède-t-on la Mère du monde,

on acquiert une durée éternelle.

C'est le SENS aux racines profondes,

fermement implanté,

de la vie éternelle et du mode éternel de contemplation.
 
****

Il faut diriger un grand pays

comme on fait frire des petits poissons.

Si l'on gouverne le monde selon le SENS,

les trépassés ne reviennent pas sous forme d'esprits.

Non pas que les trépassés ne soient pas des esprits,

mais leurs esprits ne sont pas nuisibles aux hommes.

Et non seulement les trépassés sont pas nuisibles aux hommes,

mais le Sage, non plus, ne leur fait pas de mal.

Lorsque, dès lors, ces deux puissances ne se lèsent pas mutuellement,

leurs FORCES de VIE conjuguent leurs effets.
 
*****

Quand un grand royaume se tient en aval des courants,

il est le lieu où se rejoignent tous les courants de l'univers.

Il est le Féminin de l'Univers.

Le Féminin du fait de sa passivité,

est toujours vainqueur du Masculin.

Du fait de sa passivité, il se tient en bas.

Si le grand royaume s'abaisse devant un petit,

par là-même il le conquiert.

Si le petit royaume s'abaisse devant le grand,

par là-même il est conquis par lui.

L'un conquiert du fait qu'il s'abaisse,

et l'autre est conquis du fait qu'il s'abaisse.

Le grand royaume ne veut rien d'autre

qu'unir les hommes et les nourrir.

Le petit royaume ne veut rien d'autre

que prendre part au service des hommes.

Chacun obtient ainsi ce qu'il veut,

mais c'est au grand de s'abaisser.
 
****

La VOIE est la demeure de toutes choses,

le trésor des hommes bons,

la protection de ceux qui ne sont pas bons.

Avec de belles paroles, on peut aller au marché.

Par une conduite honorable,

on peut se faire valoir.

Mais les moins bons d'entre les hommes,

pourquoi faudrait-il les rejeter ?

C'est pour cela que si le souverain est en place,

les princes ont aussi leur charge.

Aurait-on des sceptres sertis de pierres précieuses

pour les convoyer dans un somptueux quadrige,

tous ces dons ne sauraient égaler l'offrande de la VOIE

faite à genoux aux pieds du souverain.

Pourquoi les Anciens attachaient-ils autant de prix à cette VOIE ?

N'est-ce point parce qu'on dit d'elle :

"Quiconque demande reçoit ;

quiconque a commis des péchés en sera pardonné" ?

Voilà pourquoi c'est le bien le plus précieux sur terre.
 
*****

Qui pratique le non-agir oeuvre dans l'inaction,

trouve de la saveur à ce qui est insipide :

il voit la grandeur dans ce qui est petit, la quantité dans le peu.

A l'offense, il répond par la VIE.

Projette le difficile dans ce qu'il a encore de facile !

Fais de grandes choses dans ce qui est encore petit !

Toute difficulté sur terre commence par la facilité.

Toute la grandeur sur terre commence par la petitesse.

C'est pourquoi : si le Sage ne fait jamais de grandes choses,

il peut accomplir de grandes actions.

Qui promet à la légère tient certes rarement parole.

Qui prend à la légère beaucoup de choses rencontre

sûrement bien des obstacles.

C'est pourquoi : le Sage suppute les difficultés et de ce fait,

jamais ne les rencontre.
 
*****

Ce qui est encore au repos est facile à saisir.

Ce qui n'a pas encore surgi, il est facile d'y réfléchir.

Ce qui est encore frêle est facile à rompre.

Ce qui est encore fragile, facile à briser.

On doit agir sur ce qui n'existe pas encore.

On doit établir l'ordre avant qu'il y ait désordre.

Un arbre de la dimension d'une brasse est né

d'un brun ténu comme un cheveu.

Une tour à neuf étages est née d'un petit tas de terre.

Un voyage de mille lieues commence sous tes pieds.

Quiconque agit gâche.

Quiconque retient perd.

Par suite, le Sage n'agit pas et ne gâche rien,

ne s'attache à rien et ne perd rien.

Les gens vaquent à leurs affaires et quand elles sont presque finies,

alors ils en font un gâchis.

Veille donc à prêter attention à la fin autant qu'au commencement,

et jamais tes affaires ne seront gâchées.

Par suite, le Sage désire rester sans désirs.

Il n'attache aucun prix aux biens difficiles à obtenir.

Il apprend à désapprendre.

Il revient à ce qui, pour la foule, reste inaperçu.

Il favorise ainsi le cours naturel des choses

et ne se risque pas à agir.
 
*****

Ceux qui jadis étaient habiles à gouverner selon le SENS,

ne le faisaient pas en éclairant le peuple,

mais au contraire en le maintenant dans sa sottise.

Si le peuple est difficile à gouverner, c'est parce qu'il en sait trop.

C'est pourquoi qui dirige l'Etat au moyen du savoir,

celui-là fait son malheur.

Qui ne dirige pas l'Etat au moyen du savoir,

celui-là fait son bonheur.

Qui connaît ces deux points possède une règle idéale de conduite.

Observer toujours cette règle idéale, c'est la VIE mystérieuse.

La VIE mystérieuse est profonde, étendue, différente de toutes choses ;

mais finalement, elle engendre le grand succès.
 
*****

Les fleuves et les mers règnent sur tous les ruisseaux,

c'est parce qu'ils savent toujours se tenir plus bas qu'eux.

Voilà pourquoi ils règnent sur tous les ruisseaux.

Par suite, le Sage, s'il veut être au-dessus de son peuple,

se met en paroles au-dessous de lui.

S'il veut se tenir en tête au-dessus du peuple,

il se met personnellement en retrait.

Par suite : Il reste éminent et les gens ne sentent pas son poids.

Il se maintient à la première place et les gens ne se sentent pas blessés.

Et en outre : le monde entier veut le porter en avant

et ne cesse de le vouloir.

Comme jamais il ne lutte, nul au monde ne saurait se faire son rival.
 
*****

Ma VOIE est grande, dit-on partout dans le monde,

mais en quelque sorte inutilisable.

C'st justement parce qu'elle est grande

qu'elle est en quelque sorte inutilisable.

Si elle était utilisable, depuis longtemps elle serait devenue petite.

J'ai trois trésors que je chéris et conserve.

Le premier, c'est l'amour ;

le second, la sobriété ;

le troisième, le refus de me mettre en avant dans le monde.

Par l'amour, on peut être courageux.

Econome, on peut être généreux.

En refusant de se mettre en avant, on peut prendre la tête des hommes de talent.

Vouloir être courageux sans amour,

vouloir être généreux sans être économe,

vouloir prendre la tête sans rester en arrière, c'est la mort.

Si pour combattre on a l'amour, on est vainqueur.

L'a-t-on pour se défendre, on est invincible.

Celui que le Ciel veut sauver, il le protège par l'amour.
 
*****

Le bon meneur de peuple n'est pas belliqueux.

Le bon combattant est sans courroux.

Le vainqueur habile triomphe sans combat.

Le bon manieur d'hommes reste en retrait.

C'est la force qui ne lutte pas.

C'est la force propre à manier les hommes.

C'est le pôle qui atteint au Ciel.
 
*****

Chez les soldats, il existe un dicton :

plutôt que de jouer au maître, mieux vaut faire l'invité.

Plutôt que d'avancer d'un pouce, mieux vaut reculer d'un pied.

C'est là ce qu'on appelle marcher sans jambes, se battre sans bras,

repousser sans attaquer, contenir sans faire usage des armes.

Il n'est plus grand malheur que de sous-estimer l'ennemi.

Si je sous-estime l'ennemi, je suis en danger de perdre mes richesses.

Quand deux armées s'entrechoquent au combat,

le vainqueur est celui qui le fait d'un coeur lourd.
 
*****

Mes paroles sont faciles à comprendre, très faciles à appliquer.

Mais nul sur terre ne peut les comprendre,

nul ne sait les appliquer.

Les paroles ont un Ancêtre.

Les actes ont un Maître.

Parce qu'on ne les comprend pas, on ne me comprend pas.

Ce qui fait ma valeur, c'est justement d'être si rarement compris.

C'est pourquoi le Sage va en habits de crin, mais dans son sein,

il cache un joyau.
 
*****

Conaître le non-savoir, c'est le bien suprême.

Ne pas avoir ce qu'est le savoir, c'est un mal.

Pour être libre de maux, il faut souffrir de ce mal.

Si le Sage ne souffre pas,

c'est parce qu'il souffre de ce mal.

Voilà pourquoi il ne souffre pas.
 
*****

Si les gens ne craignent pas l'effroyable,

alors survient le grand effroi.

Ne rends pas étroite leur habitation,

ni fastidieuse leur vie.

Car c'est seulement du fait de ne pas vivre à l'étroit

que leur vie n'est pas fastidieuse.

Par suite, le Sage se connaît lui-même,

mais ne veut point paraître.

Il s'aime lui-même,

mais ne cherche pas pour soi la renommée.

Il refuse ceci et admet cela.
 
*****

Celui qui se montre courageux jusqu'à la témérité périra.

Celui qui sait montrer son courage sans être téméraire,

gardera la vie.

Des deux manières d'agir, l'une profite, l'autre nuit.

Mais qui connaît les desseins du Ciel lorsqu'il est hostile à quelqu'un ?

Ainsi en va-t-il du Sage : Il voit les difficultés.

Sans combattre la VOIE du Ciel,

il est habile à triompher.

Le Sage ne parle pas et pourtant trouve la bonne réponse.

Il ne fait aucun signe et pourtant tout va de soi.

Il est détendu et pourtant habile à former des projets.

Le filet du Ciel a de larges mailles mais rien ne passe au travers.
 
*****

Si les gens ne craignent plus la mort,

comment pourra-t-on les intimider de sa menace ?

Mais si j'inspire aux gens la crainte permanente de la mort,

et si l'un d'eux se comporte d'une manière étrange,

dois-je m'emparer de lui et le tuer ?

Qui l'oserait ?

Il existe toujours pour tuer un pouvoir de mort.

Se substituer, pour tuer, à ce pouvoir de mort,

c'est comme si l'on voulait manier la hache

à la place d'un charpentier.

Celui qui veut manier la hache à la place d'un charpentier,

en vient à bout sans se blesser la main.
 
*****

L'homme, quand il naît à la vie, est tendre et faible.

Quand il meurt, il est dur et fort.

Les plantes, quand elles naissent à la vie, sont tendres

et délicates.

Quand elles meurent, elles sont sèches et rigides.

C'est pourquoi les durs et les forts sont compagnons de la mort ;

les tendres et les faibles, compagnons de la vie.

C'est pourquoi : Aux armes puissantes, point de victoire.

Aux arbres forts, est promise à la cognée.

Ce qui est grand et fort décline.

Ce qui est tendre et faible prospère.
 
****

La VOIE du Ciel, comme elle ressemble à l'archer qui bande son arc !

Elle rabaisse le haut, elle élève le bas.

Elle amoindrit ce qui est en trop,

elle complète ce qui est insuffisant.

C'est la VOIE du Ciel d'amoindrir ce qui est en trop,

de compléter ce qui est insuffisant.

Le sens de l'homme est autre.

Il prélève sur qui a trop peu,

pour l'offrir à celui possède en trop.

Mais qui donc est capable d'offrir au monde l'excès de ses biens ?

Uniquement celui qui a la VOIE.

Par suite, le Sage crée et ne garde pas.

L'oeuvre accomplie, il ne s'y attache pas.

Il n'éprouve nul désir d'étaler son importance aux yeux des autres.
 
*****

Dans le monde entier, rien n'est plus souple

et plus faible que l'eau.

Mais pour s'attaquer à ce qui est dur, elle n'a pas d'égal.

Rien ne saurait la remplacer.

La faiblesse triomphe de la force

et la souplesse de la dureté ;

sur terre, chacun le sait, mais nul ne peut agir en conséquence.

C'est pourquoi un Sage s'exprime ainsi :

"Qui prend sur lui toute la boue du royaume, celui-là est

seigneur des sacrifices à la Terre.

Qui prend sur lui le meilleur du royaume, celui-là est le roi du monde."

Les paroles vraies paraissent paradoxales.
 
*****

Apaise-t-on un grand ressentiment qu'il en reste encore quelque chose.

Comment tenir cela pour bon ?

C'est pourquoi le Sage s'en tient à son devoir et n'exige rien des autres.

C'est pourquoi : celui qui a la VIE s'en tient à son devoir,

celui qui n'a pas la VIE s'en tient à son droit.
 
*****

Dans un petit Etat faiblement peuplé, on ne permettrait pas

l'usage d'instruments multipliant la force humaine.

On tiendrait le peuple dans la crainte de la mort,

on ne le laisserait pas voyager au loin.

Y aurait-il des navires et des voitures, qu'il ne se trouverait personne

pour monter à bord.

Y aurait-il des engins de guerre et des armes, que nul n'en ferait étalage.

On en reviendrait à faire faire au peuple des noeuds dans des cordelettes

pour s'en servir en guise d'écriture.

Ses mets lui paraîtraient savoureux, belle sa vêture, paisible sa demeure

et joyeuses ses coutumes.

Les pays voisins seraient à porter de vue et de part et d'autre on pourrait

entendre le chant des coqs et l'aboi des chiens.

Pourtant les gens mouraient à un âge fort avancé sans jamais avoir voyagé

d'un pays à l'autre.
 
*****

Les paroles vraies ne sont pas belles.

Les belles paroles ne sont pas vraies.

L'habileté n'est pas persuasive.

La persuasion est dénuée de mérite.

Le Sage n'est pas savant.

Le savant n'est pas sage.

Le Sage n'accumule aucun bien.

Plus il fait pour les autres et plus il possède.

Plus il donne aux autres et plus il reçoit.

La VOIE du Ciel c'est de favoriser sans nuire.

La VOIE du Sage c'est d'agir sans lutter.
 

Copyright © 2007 [medioline]. Tous droits réservés.Révision : 13 octobre 2007.

 

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